Comment un hôpital, où se pratiquent des soins selon les standards internationaux de la «médecine des preuves», est-il unique au monde?
Trouver les réponses à cette question fut notre le fil rouge durant les trois années (2006-2009) d'enquête extensive que nous menâmes à l'Hôtel-Dieu de Clermont-Ferrand, avant sa fermeture définitive en 2010.
Cette singularité de l'Hôtel-Dieu, elle se trouve au cœur de la vie des soignant.es, dans les aménagements architecturaux et spatiaux, dans les circulations et la transmission des savoirs, dans les bricolages maison qui signent l'appropriation d'un lieu.
Nous la retrouvons aussi dans l'innovation et la « médecine en train de se faire » : de l'émergence de la chirurgie digestive et pulmonaire avec le professeur Mercier à la première transfusion mondiale in utero du professeur Jacquetin, en passant par l'introduction de l'orthodontie dans le service de maxillo-faciale par Mme Bielher, sans oublier la révolution mondiale que fut l'invention par le professeur Bruhat et son équipe de la coelioscopie à la Polyclinique.
Héritiers d'une hospitalité portée par les Sœurs et transmise durant des siècles, gestes de soin, espaces et mémoires tissent la trame de notre exploration de ce lieu de soin exceptionnel que fut l'Hôtel-Dieu. Cette singularité, c'est aussi in fine, une certaine « âme de l'Hôtel-Dieu » et les tonalités particulières du vivre ensemble d'un hôpital.